Une agence gouvernementale perd le « M » de sa « maîtrise ».

Par Michel Gay et Jean-Luc Salanave

L’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), rebaptisée « Agence de la transition écologique » en 2020, s’interroge sur la capacité des énergies renouvelables à satisfaire le besoin en électricité dans son opuscule paru le 4 mars 2025 (« Energies renouvelables et flexibilité : le duo gagnant de l'électricité de demain ? »).

Cette agence gouvernementale, censée maîtriser l’énergie, l’a-t-elle jamais maîtrisée autrement qu'en l'arrosant d'argent public et en prenant ses rêves pour des réalités ?

Duo gagnant ou duo perdant ?

Selon l'ADEME, la future flexibilité électrique devrait être « la capacité à adapter la consommation d’électricité en fonction des fluctuations de l’offre et de la demande »

Serait-ce un signe de son manque de maîtrise (le "M" de ADEME) des réalités énergétiques ?

L'ADEME, notoirement antinucléaire, a déjà perdu la maîtrise des réalités physiques  sans perdre toutefois celle de la désinformation.

La future programmation énergétique de la France est mensongère

Par Michel Gay

Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) que le gouvernement s’apprête à valider par décret est inefficace pour la décarbonation et coûteux pour l’État et les Français.

En termes feutrés, le Haut-commissaire à l’énergie atomique la qualifie de « trop ambitieuse »… et le Sénat trouve ce projet « incohérent » et « déficient ».

Une autre voie est possible

Le chemin viable pour la décarbonation complète de la France en 2050 consiste à remplacer les énergies fossiles par des énergies décarbonées : électricité, biomasse, biocarburants mais à condition de se focaliser :

  • sur les secteurs les plus émetteurs de carbone. En 2019, 70% des émissions de CO2 provenaient de trois secteurs : le transport, le bâtiment et l’industrie ;
  • et de relever le défi de la hausse des besoins en électricité avec des marges de sécurité.

La renaissance industrielle française grâce au nucléaire ?

 Par Christian Gayet et Michel Gay

Un grand mouvement politico-économique se produit depuis 2022 en Europe, accéléré par la secousse venue des Etats-Unis suite à l’élection de Donald Trump.

Après avoir placé les énergies renouvelables intermittentes du vent et du soleil (EnRI) au cœur de sa politique énergétique, l’Allemagne se trouve fort dépourvue après l’échec total de son « tournant énergétique » (Energiewende), et la France pourrait bientôt en tirer parti... si elle le voulait.

Les piliers s’effondrent

En effet, les trois piliers principaux de la stratégie allemande depuis la guerre, puis de la Commission européenne Bruxelloise téléguidée par l’Allemagne, se sont effondrés ces dernières années :

  • l'écologisme: cette vieille composante de la culture germanique depuis la nuit des temps imprègne l'Energiewende et le rejet du nucléaire (peuple de la forêt contrairement aux peuples méditerranéens),
  • le mercantilisme : germé au moyen âge, libéré par la réforme protestante et amplifié par la mondialisation des échanges et la spécialisation judicieuse de l'industrie allemande après la 2ème guerre mondiale,
  • et enfin le pacifisme, plus récent, qui s'est substitué au militarisme d'avant-guerre, mais tout autant maximaliste, car le fond romantique germain ne connait pas le juste milieu.

Le nucléaire durable surgénérateur est une nécessité technique et morale qui doit s’anticiper dès aujourd’hui

Par Michel Gay

Dans sa déclaration d’investiture à l’Assemblée nationale le 19 juin 1997, le premier ministre Lionel Jospin a déclaré « Le surgénérateur qu’on appelle Superphénix sera abandonné ». Le 2 février 1998, un Conseil interministériel a confirmé cette déclaration en prononçant l’arrêt définitif immédiat de ce réacteur nucléaire à neutrons rapides (RNR).

Une décision arbitraire catastrophique

Les conditions dans lesquelles l’arrêt de Superphénix ont été décidées sont choquantes. Il s’agit d’un acte arbitraire, sacrifiant pour des raisons de circonstance électorale un grand programme qui n’avait de sens que dans la durée. Les décisions ont été prises sans concertation ni préparation, en refusant tout débat parlementaire préalable. Au-delà du sort de Superphénix, du devenir de la filière des réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides (RNR), et même de la place du nucléaire dans la politique énergétique nationale, il y a là un problème de fond pour le fonctionnement d’une démocratie moderne.

Une telle décision prise « pour un plat de lentilles » vertes, sans concertation ni débat au Parlement, afin de s’assurer les voix écologistes, a été une faute lourde, quelle que soit l’échéance considérée. Ce fut aussi une manifestation de mépris à l’égard des milliers de salariés et de leur dignité alors que ce gouvernement, comme ceux qui l’ont suivi, déclarait mettre l’emploi au premier rang de ses préoccupations.

Énergies renouvelables : la folle fuite en avant !

Par Bernard Durand* et Michel Gay

Les pouvoirs publics et les principaux médias s’acharnent à « vendre » aux Français, grâce à une publicité massive, de l’électricité produite par des éoliennes et des panneaux photovoltaïques (PV). Cette électricité est qualifiée d’« intermittente » parce que la puissance électrique ainsi fournie fluctue beaucoup et sans cesse, en outre de façon aléatoire au hasard des conditions météorologiques. Elle est aussi qualifiée de renouvelable parce qu’elle pourra être produite tant que le vent soufflera et que le soleil brillera.

Développer massivement ces électricités renouvelables intermittentes (EnRI) dans notre pays serait, selon nos dirigeants et nos médias, une ardente obligation. Car elles seraient un passage obligé pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et pour fournir indéfiniment une électricité abondante, bon marché, et respectueuse de l’environnement.

Ces prétendues qualités justifieraient la folle fuite en avant prévue par la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) couvrant la période de 2025 à 2035.

Un développement absurde ?

Le prix de l’électricité a augmenté considérablement au fur et à mesure du développement de ces EnRI depuis le Grenelle de l’Environnement de 2007, grignotant ainsi le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de notre industrie.

N’y aurait-il pas là une relation de cause à effet ?

Électricité : comment en est-on arrivé là ?

Par Michel Gay

Les prix de l’électricité se sont envolés ces dernières année et l’Europe est plongée dans une grave crise énergétique. La guerre en Ukraine n’explique pas tout. La dérégulation du secteur ainsi que les énergies renouvelables intermittentes, notamment éoliennes et solaires, contribuent aussi au fiasco actuel.

Et ce n’est pas fini puisque la France et l’Europe ont prévu de persister dans leurs erreurs dogmatiques et même d’appuyer sur l’accélérateur pour développer les éoliennes et les panneaux photovoltaïques dans la future loi de programmation pluriannuelle de l’énergie.

Comment en est-on arrivé là ?

L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public

La principale motivation pour créer un marché européen de l’électricité était de faire profiter le consommateur d’un prix le plus bas possible. La libéralisation du marché devait permettre d’accentuer les échanges et de faire baisser les prix après la vague de nationalisations de l’après-guerre permettant d’engager de gros investissements pour le long terme.

En France, la loi de 1946 a conduit à la nationalisation de 1300 entreprises et la création d’Électricité de France (EDF) ayant un monopole d’importation et d’exportation, de transport, de production et de distribution. Le programme nucléaire est accéléré en 1974 au moment des chocs pétroliers, avec la construction de 58 réacteurs.

Nucléaire : quand la Cour des comptes outrepasse son rôle

Par Jean-Pierre Pervès et Michel Gay

La Cour des comptes a publié le 14 janvier 2025 un rapport intitulé « La filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants » qui s’attache à reporter aux calendes grecques une relance du nucléaire français voulue désormais par la majorité des français.

Cette honorable institution (crée sous Napoléon, en 1807) offre généralement des rapports bien étayés qui s’inscrivent dans le cadre de sa mission qui est d’analyser les aspects économiques et financiers d’un sujet donné.

Or, elle outrepasse manifestement son rôle dans ce dernier rapport.

Faut-il freiner le nucléaire ?

La Cour recommande de « retenir » la décision finale d’investissement du programme des six nouveaux premiers réacteurs nucléaires EPR2 prévus dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), et tout investissement à l’international. Il faudrait démontrer des gains avant toute réalisation pour ne pas ralentir un programme français qu’elle recommande de… « freiner » (sic).

Nous, peuples d’Europe, soutenons le nucléaire

Traduction de la lettre originale en anglais par Michel Gay

 

Lettre ouverte de communautés scientifiques et techniques et d’associations à la nouvelle Commission européenne et au Parlement européen pour une Union européenne autonome, à faibles émissions de carbone, et démocratique.

Nous, peuples d'Europe, demandons à nos représentants au Parlement européen et à la Commission européenne de soutenir fermement le développement d'une industrie et d'une chaîne d'approvisionnement européennes indépendantes en matière d'énergie nucléaire, conformément aux rôles et responsabilités qui leur sont conférés suite au processus démocratique ayant abouti à leur nomination directe ou indirecte.

L'Union européenne est née de la recherche de la paix : d'un côté en maîtrisant les voies et moyens conduisant à la guerre et à la réindustrialisation avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, de l'autre en promouvant une source d'énergie souveraine et abondante qui apporterait la prospérité par les nécessaires collaborations industrielles, scientifiques et décisionnelles avec le traité de la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) en 1958.

L’électricité clandestine allemande démasquée

Par Jean-Pierre Riou et Michel Gay

Cet article est une synthèse « grand public » de deux articles plus techniques de Jean-Pierre Riou « Focus sur les loop flows » et « La fin des MWh clandestins »

L’implantation disséminée des énergies renouvelables électriques intermittentes (EnRi) implique de lourds investissements (plusieurs centaines de milliards d’euros) dans le réseau de distribution auquel ces EnRI sont majoritairement connectées.

En effet, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques (PV) ne sont pas des énergies locales, contrairement aux déclarations de leurs promoteurs. Les 2/3 de leur production transitent par le réseau de transport qui doit adapter ses infrastructures pour répondre aux aléas et aux « bouffées » de productions de chaque zone suivant les conditions météorologiques.

RTE avait annoncé dans son rapport conjoint avec l’AIE qu’un développement significatif des réseaux de transport et de distribution était l’une des conditions préalables à tout mix électrique à forte proportion d’énergies renouvelables.

En Allemagne, malgré les dizaines de milliards d’euros consacrés à leur développement, le retard pris par les réseaux allemands a des conséquences sur la sécurité et sur le prix de l’approvisionnement français.

Le soutien financier aux éoliennes et panneaux photovoltaïques ne se justifie plus

Par Jean Fluchère et Michel Gay

Le Gouvernement Jospin, et notamment son ministre de l’Écologie Yves Cochet, a mis en place il y a 25 ans une aide financière exceptionnelle d’Etat à la production d’électricité aléatoire des éoliennes et intermittente des panneaux photovoltaïques (PV) (EnRi) pour permettre à ces filières d’atteindre la maturité technologique et commerciale.

Ces aides financières se justifient-elles encore après 25 ans ?

Faire les poches des consommateurs d’électricité et des contribuables

L’argent de cette subvention publique a d’abord été puisé dans la taxe appelée « Contribution au Service Public de l’Electricité » (CSPE) incluse sur la facture d’électricité de tous les Français.

  1. lettre ouverte au Premier Ministre de Jean-Luc Salanave
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  18. Le secret du nucléaire durable : des neutrons « rapides » et du plutonium
  19. Dépendance à l’uranium russe : mythe ou réalité ?
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  21. La Commission européenne a l’obligation de favoriser l’industrie nucléaire
  22. Energie nucléaire : le triple don de Dieu
  23. L’Allemagne sur la voie de la rédemption énergétique
  24. Le nucléaire, le citoyen, et l’élu
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  30. Europe de l’énergie : la trahison de l’Allemagne