Vivre plus longtemps avec moins de cancers grâce à la radioactivité ?
Par Théo Richel et Michel Gay
Attention : cet article s’appuie sur les dernières connaissances scientifiques sur la radioactivité, mais sa conclusion, qui est une très bonne nouvelle, pourrait contrarier quelques convictions antinucléaires.
Vivre plus longtemps grâce à la radioactivité ?
En août 1945, les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ont fait 200 000 morts mais plus de 350 000 personnes ont survécu à quelques kilomètres de la détonation bien qu’ayant reçu une quantité considérable de radiations.
Au 31 mars 2023, environ 80 ans après les explosions, 113 649 d'entre eux étaient encore en vie. Leur âge moyen est de 85,01 ans. C’est remarquable car l'espérance de vie actuelle des Japonais est de 84,14 ans.
Selon le professeur Shizuyo Sutou de l'université Shujitsu d'Okayama : « En moyenne, la durée de vie des survivants de la bombe atomique est plus longue que celle des Japonais en général, et ils développent autant de cancers ».
L’un d’eux est décédé l'année dernière (2022) à l’âge de 111 ans. Sunao Tsuboi qui a accueilli le président Obama à Hiroshima, est décédé à 96 ans en 2021.
Il y aura au moins 82 centenaires parmi les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki selon le professeur Sutou.
Le professeur Sutou est convaincu que la radioactivité à dose modérée aide à vivre plus longtemps. Il plaide, avec de nombreux autres scientifiques, en faveur d'une approche différente des prétendus dangers des radiations, moins fondée sur la peur et l’exagération du risque, et plus sur les propriétés bénéfiques des radiations.
De nombreux scientifiques s’élèvent contre la politique officielle selon laquelle toute radiation est toujours dangereuse, même en petite quantité parce qu’il en a été décidé ainsi en 1956 par l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
Plus tard, cette décision s’est enracinée dans les réglementations gouvernementales du monde entier sous le nom de la théorie de la Relation Linéaire Sans Seuil (RLSS ou LNT en anglais).
Des « plages thermales » plus radioactives que Tchernobyl
La Terre est radioactive depuis des milliards d'années et elle est également bombardée par de nombreuses radiations provenant du ciel. Mais comme la radioactivité diminue constamment avec le temps, cela signifie que la vie est née et a survécu dans un environnement beaucoup plus radioactif qu’actuellement. Tout ce qui vit actuellement a développé des mécanismes de défense pour tolérer ces radiations.
Si les radiations étaient toujours dangereuses, un environnement sans radiations devrait être très sain. Ce n’est pas le cas. Au contraire, il a été découvert que des animaux protégés des radiations se portaient moins bien. Ces dernières ont apparemment un effet semblable à celui des vitamines : elles sont nécessaires à la vie.
Dans de nombreuses régions du monde, le rayonnement naturel est considérablement supérieur à la moyenne terrestre. Cela est dû principalement au rayonnement de l’uranium, du thorium et du radium présents dans le sol.
Les habitants du Kerala (Inde), de Yangjiang (Chine), de Ramsar (Iran) et de Guarapari (Brésil) reçoivent beaucoup plus de radiations que la moyenne terrestre (qui est d’environ 2 milliSieverts (mSv) par an).
À Ramsar (Iran), certains habitants reçoivent 260 mSv par an mais il y a paradoxalement moins de cancer du poumon.
La recherche a toujours montré que plus le rayonnement de fond est élevé, moins il y a de cancer.
Le sable des plages fréquentées de Guarapari (Brésil) est plus radioactif que le sol de la zone évacuée de Tchernobyl. Les vacanciers reçoivent en quelques jours sur la plage la dose moyenne annuelle de 2 mSv.
Pourtant, le gouvernement a mis ici un panneau indiquant que ce sable est bon pour la santé !
À l'Université de radiologie de Rio de Janeiro, le professeur Carlos de Almeida ne voit aucune raison pour une évacuation. Toutefois, les quelques kilos de sable ramenés aux Pays-Bas par le co-auteur de cet article (Theo Richel) ont été confisqués par les autorités néerlandaises et seront enterrés profondément en tant que déchets nucléaires dangereux…
Depuis plusieurs décennies, des scientifiques luttent en vain contre la RLSS car, à leurs yeux, elle ne repose pas sur des connaissances scientifiques.
Cette décision de 1956 était basée sur une fraude et un comportement non scientifique de la part d’un prix Nobel ainsi que de l’Académie américaine.
Fukushima a été évacuée de peur que les gens ne reçoivent plus d'un mSv par an et environ 2000 personnes seraient mortes dans la panique de l'évacuation selon le Professeur Sutou.
De nombreux scientifiques estiment que cette évacuation n'aurait jamais dû avoir lieu. En effet, on sait aujourd’hui selon l’ONU que les radiations à Fukushima n’auraient provoqué aucun décès parmi la population.
Peu après « Tchernobyl », Greenpeace avait prédit des milliers, voire des millions de morts. Beaucoup s’attendent encore à ces décès, mais les recherches menées ces dernières décennies n’ont rien détecté. En réalité, moins de 100 personnes sont mortes à la suite de cet accident nucléaire, dont environ la moitié à cause des radiations selon l’ONU.
De nombreux pays conseillent de ventiler le radon radioactif des sous-sols par crainte du cancer du poumon alors qu’il existe des spas où les visiteurs paient pour respirer un air riche en radon (Allemagne (Bad-Gastein), Etats-Unis, France,…). Le professeur américain Bernard Cohen a démontré que les personnes dont les caves sont riches en radon ont moins de cancer du poumon.
Le professeur américain Luckey a rassemblé des centaines d'études scientifiques plus anciennes sur les effets bénéfiques des rayonnements à faible dose. C’est l’effet « hormesis ».
Des radiations à faible dose (jusqu’à environ 500 mSv) ont été utilisées dans le traitement de la pneumonie, de la coqueluche et d'autres infections pulmonaires avec beaucoup de réussites dans la première moitié du XX ième siècle.
Ainsi, lorsque le Covid a éclaté (c’est une maladie pulmonaire) quelques essais ont eu lieu avec succès sur des patients en phase terminale de Covid. Les recherches supplémentaires ont été bloquées à cause de la RLSS qui stipule que les radiations sont toujours dangereuses. Or, les médecins ne peuvent pas exposer leurs patients à un danger…
Pourquoi avoir si peur des radiations ?
L’exposition aux radiations à forte dose peut être mortelle à long terme (comme pour le soleil).
Le professeur Herman Muller qui avait reçu le prix Nobel de médecine en 1946 pour sa « découverte » en 1927 que les radiations pouvaient provoquer des mutations chez les mouches des fruits. Il a affirmé que cela poserait également un problème chez les humains, car il pensait que les radiations étaient toujours dangereuses.
Dès 1946, des recherches ont été lancées pour découvrir si des mutations génétiques se produiraient chez les enfants des survivants de la bombe atomique appelés « Hibakusha ». Cette vaste étude a porté sur 70.000 nouveau-nés, mais le chercheur (Dr Neel) a rapporté en 1956 qu’il n’avait trouvé aucune mutation.
Des recherches ultérieures dans le monde entier l'ont confirmé à maintes reprises : les bébés à trois têtes n'existent que dans les dessins animés. Les vidéos d'enfants malformés à Tchernobyl sont des fraudes, les enfants sont réels, mais les radiations ne sont pas la cause de leur misère.
Toujours dangereux ?
Muller a rédigé un rapport pour l'Académie nationale américaine des sciences sur les dangers des radiations dans lequel il a souligné ses recherches sur les mutations, mais a il a omis les résultats des recherches de Neel, qui n'avait trouvé aucune mutation.
De nombreux scientifiques ont protesté contre l’affirmation de Müller selon laquelle les radiations sont toujours dangereuses.
Mais, mystérieusement, Muller a gagné et l’Académie américaine des sciences a entériné cette erreur.
À partir de ce moment, l’hypothèse de la RLSS selon laquelle les rayonnements sont toujours dangereux est devenue un dogme et les normes de rayonnement ont été fortement renforcées presque partout dans le monde.
Dans les années 1970, la peur suscitée par la bombe atomique s’est doublée d’une peur similaire à l’égard de l’énergie nucléaire par ignorance de la réalité des radiations.
Les unités employées (Sieverts, Grays, Bequerels, …) sont compliquées à comprendre et à expliquer mais une caricature d'un bébé à trois têtes effraie plus rapidement et plus sûrement la population pour créer une « radiophobie ».
Fraudes et manipulations
En 1958, une nouvelle étude a été lancée pour suivre la santé et la durée de vie de 93 000 Hibakusha. Cette étude est toujours en cours et constitue l’une des principales sources d’informations sur les effets de la bombe atomique.
En 1988, les premiers résultats publiés étaient déroutants. Ils ont confirmé qu’à moins de 2,8 kilomètres de point de l’explosion (Ground zero), l’intensité des radiations raccourcissaient effectivement la vie. Mais entre 2,8 et 7 kilomètres, les Hibakusha qui avaient reçu entre 100 et 200 mSv de rayonnement en un court instant (bien plus que le rayonnement naturel habituel d'environ 2 ou3 mSV répartis sur… un an) vivaient plus longtemps, et ils avaient moins de cancers que les Japonais non irradiés.
Au-dessus de 1 000 mSv, le rayonnement est considéré comme potentiellement mortel.
Le cancer n'apparaît qu'après des doses supérieures à 200 mSv. Le chercheur américain Bernard Napier, qui a étudié les victimes de la catastrophe nucléaire russe de Mayak, probablement le groupe de personnes le plus contaminé de tous les temps, qualifie les radiations de « mauvais inducteurs de cancer ».
Ces résultats ont amené de nombreux scientifiques à douter à nouveau du dogme de la RLSS (ou LNT).
L'Académie des sciences en France, l'American Nuclear Society et la Health Physics Society aux Etats-Unis ont publiquement pris leurs distances avec le dogme de la RLSS.
Mais des personnes perdraient leur emploi si les normes sur les quantités de radiations admissibles étaient assouplies, passant d’un mSv actuel par an à un mSv suggéré… par jour.
Le professeur de toxicologie Edward Calabrese de l'Université du Massachusetts a étudié pendant 20 ans l'histoire de la RLSS et a conclu qu'elle était fondée sur une fraude.
Calabrese a montré que l'expérience sur les mouches des fruits de Muller, qui a convaincu le monde que les radiations provoquent des mutations, a été réalisée avec de très fortes doses de radiations. Il était donc impossible d’en déduire quoi que ce soit sur les faibles doses ou sur leurs effets sur l'homme.
Son article de recherche à ce sujet n’a pas été évalué par des pairs et il a accepté un prix Nobel tout en sachant que d’autres scientifiques lui avaient déjà prouvé le contraire.
Muller et l’Académie des sciences aux Etats-Unis se sont rendus coupables de mauvaise conduite scientifique.
La Health Physics Society (HPS) a réalisé une série de 22 entretiens vidéo avec Edward Calabrese et le débat sur le dogme de la RLSS a été rouvert. Cela a provoqué une crise au sein du conseil d’administration du HPS car l'enjeu était important. Si Calabrese a raison, de nombreuses recherches deviennent inutiles et le secteur de la radioprotection perdra de nombreux emplois.
D’un autre côté, les effets bénéfiques des faibles doses de rayonnement constituent une voie de recherche prometteuse qui s’ouvrira lorsque la fallacieuse règle de la RLSS sera abolie et que l’énergie nucléaire sera mieux acceptée.
Le professeur Sutou, plutôt pessimiste quant à l'abolition rapide de la RLSS, a déclaré : « L’histoire de la RLSS m’a appris que la vérité scientifique n’est pas la vérité politique ».
Des effets bénéfiques
Des effets bénéfiques ont même été constatés dans plusieurs études (effet hormesis), mais ils ont généralement été… rejetés puisque selon la RLSS… les rayonnements doivent toujours être nocifs. Les chercheurs ont donc caché les résultats montrant des effets bénéfiques dans les statistiques.
Il existe certainement un niveau de rayonnement optimal qui protège du cancer et d’autres maladies (arthrose, asthme, bronchite, …).
La dose de radiation reçue dans certaines stations thermales est faible et surtout bénéfique pour la santé. Ces doses thérapeutiques (jusqu’à quelques centaines de mSv) sont cependant interdites à cause de la RLSS.
Ainsi, la station thermale de Berthemont les bains dans le Mercantour indique que son « eau thermale sulfurée, sodique, tiède, siliceuse, radioactive, (…) permet de lutter contre l’arthrose, le mal de dos, les raideurs articulaires, et d’autres rhumatismes. La cure thermale en voies respiratoires est indiquée pour les personnes souffrant d’asthme, de rhinopharyngites, de bronchites et de laryngites à répétition et va permettre de dégager et assainir les voies respiratoires afin de limiter les risques d’infection ».
En voilà une bonne nouvelle ! Elle est scientifiquement exacte mais probablement politiquement incorrecte…