Éloge de l’énergie nucléaire
L’énergie nucléaire est nécessaire aujourd’hui en France car :
- elle est disponible et économique,
- elle rend notre pays (ainsi que l’Europe) plus indépendant des producteurs de pétrole et de gaz,
- elle est propre (malgré ses déchets) et ne produit pas (ou peu) de gaz à effet de serre.
Ces trois arguments sont essentiels, même s’il y en a de nombreux autres.
Une énergie disponible.
La France dispose de tous les atouts pour développer l’énergie nucléaire pour la production d’électricité et de chaleur sans dépendre de l’extérieur pour les techniques et les fabrications.
La dépendance extérieure ne concerne que l’uranium, qui n’est plus extrait en France depuis plus de 20 ans car la teneur en uranium des mines étant faible, leur exploitation s’est révélée plus coûteuse que celle des mines à plus forte teneur en uranium de pays grands producteurs comme le Canada, l’Australie, le Kazakhstan (et d’autres pays).
La France, tout en fermant ses mines d’uranium, a pris des intérêts dans des compagnies minières dans de nombreux pays. Elle est donc moins dépendante d’autres pays que pour ses importations de pétrole et de gaz restreintes à un monopole réduit de producteurs (principalement Moyen-Orient, Russie, Etats-Unis).
Les nombreux producteurs d’uranium compotent des sociétés françaises bien placées depuis longtemps pour exploiter elles-mêmes des mines à l’étranger.
De plus, l’énergie nucléaire fournit de nombreux emplois en France.
Dans les années 1980, des considérations essentiellement économiques ont primé sur l’indépendance nationale qui était devenue secondaire. Elle revient aujourd’hui au premier plan des préoccupations de la France et aussi de l’Union européenne inquiète de voir sa dépendance énergétique s’accentuer : plus de 50 % de son approvisionnement énergétique provient de l’extérieur, ce taux est de 44% pour la France.
Une source d’électricité économique
L’opinion publique associe généralement le développement du nucléaire en France au général de Gaulle qui tenait beaucoup à l’indépendance énergétique de la France. Il a, certes, joué un rôle important pour son futur développement, mais les décisions qui ont doté la France d’un grand programme nucléaire ont été prises suite à la crise pétrolière de 1973, notamment par Pierre Messmer, alors premier ministre du Président Georges Pompidou, bien après la mort du général de Gaulle en 1970.
L’énergie nucléaire est compétitive dans la durée. L’électricité ainsi produite est économique par rapport aux centrales au gaz et au charbon qui seront de plus en plus affectées par des dépenses supplémentaires liées aux effets sur l’environnement.
Il n’y a pas de menaces sur l’augmentation du coût de l’électricité nucléaire. L’abondance de l’uranium naturel et sa répartition variée protègent d’une envolée de son prix. Même dans cette hypothèse, l’incidence sur le prix final de l’électricité serait faible pour le consommateur car le coût de l’uranium naturel ne représente qu’une part infime (5%) du coût de production de l’électricité (et moins de 2% du prix de vente aux particuliers).
Aucune raison technique ne justifie aujourd’hui l’explosion du prix de l’électricité, sinon de mauvais choix de politiques énergétiques, notamment en faveur des éoliennes et des panneaux photovoltaïques aux productions erratiques et intermittentes, le plus souvent d’origine étrangère.
L’énergie nucléaire est économique et elle présente en plus la garantie de le rester, contrairement à l’énergie fournie par les combustibles fossiles (charbon, gaz ou pétrole).
Une source propre qui ne produit aucun gaz à effet de serre
C’est une énergie propre pour l’environnement même s’il existe aussi des contraintes et des inconvénients centrés essentiellement autour de deux problèmes : la sûreté et les déchets.
Concernant la sûreté, les résultats sont excellents en France, et il faut bien sûr veiller à maintenir cette situation. C’est une énergie sûre comparée aux barrages, au charbon ou au gaz.
Concernant les déchets, une solution de référence parfaitement valable et acceptée par la représentation nationale existe : le stockage géologique à grande profondeur déjà utilisé dans d’autres pays (Etats-Unis, Suède et Finlande) et encore à l’étude dans d’autres. Il reste à la mettre en œuvre en France...
Cependant, une partie de l’opinion publique en doute encore parce qu’une propagande antinucléaire efficace pérore dans les médias qu’il n’y a pas de solution et que le stockage géologique comporte un risque pour eux et pour les futures générations. C’est une erreur.
Par ailleurs, la prolifération d’armes nucléaires n’est pas liée au développement d’un programme nucléaire civil de production d’électricité (et de chaleur). C’est donc un faux problème parfois mis en avant.
C’est pourtant par crainte de la prolifération des armes nucléaires que le président américain Jimmy Carter a brusquement interdit le retraitement des combustibles nucléaires usés en 1977, ainsi que l’usage civil du plutonium sur le territoire des États-Unis, et donc le développement des réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides (RNR).
Il a lancé une étude internationale, International Nuclear Fuel Cycle Évaluation (INFCE), dans l’espoir de voir interdire dans le monde l’usage du plutonium à usage civil.
Mais le Français Georges Vendryes, père des RNR en France (Phénix et Superphénix), a orchestré la riposte avec les pays favorables au développement des RNR. L’étude a duré de 1977 à 1980 et les avantages du retraitement du combustible usé ont finalement été reconnus.
Les pays qui souhaitent se doter de l’arme nucléaire utilisent essentiellement l’enrichissement de l’uranium avec des centrifugeuses qui se passent totalement de réacteurs nucléaires. C’est la voie la plus directe et la plus efficace pour qu’un pays, (comme l’Iran par exemple) puisse se doter d’un armement nucléaire.
Pourtant, les anti-nucléaires ne cessent de répéter, à tort, qu’il y a un lien direct entre l’énergie nucléaire à des fins civiles et son utilisation à des fins militaires.
En revanche, le risque terroriste contre des installations nucléaires doit être pris en compte.
Indépendance énergétique
En France, l’électricité est produite à 95% sans énergie fossile, essentiellement grâce au nucléaire (plus de 67% en 2024).
L’énergie nucléaire issue de la fission de l’uranium, et peut-être plus tard du thorium, est donc économique, abondante, propre, pilotable et durable. Elle permet de s’affranchir, au moins partiellement, des énergies fossiles et ne produit pas de gaz à effet de serre.
Voilà pourquoi c’est une énergie d’avenir indispensable en France, et dans les pays du monde qui voudront s’en doter et qui pourront se permettre cette technologie.