Lettre ouverte au Premier Ministre de Jean-Luc Salanave

Lettre ouverte au Premier Ministre de Jean-Luc Salanave pour suggérer des économies liées à notre politique énergétique.

Certains d'entre vous l'ont peut-être déjà reçue dans leur réseau. Claire et synthétique, je voulais qu'elle soit lue par le plus grand nombre. N'hésitez pas à la diffuser en ces temps où le gouvernement cherche des idées pour faire des économies...

Le nucléaire, c'est simple... et pour longtemps !

Par Michel Gay

Le nucléaire c’est si simple : il produit massivement de l’électricité décarbonée compétitive, participe au développement des territoires, crée de nombreux emplois durables, renforce la sécurité d’approvisionnement énergétique, et améliore la balance commerciale de la France. Ses déchets sont gérés et ne posent plus de problèmes de stockage de long terme malgré les dénégations des antinucléaires.

Le nucléaire produit l’énergie décarbonée la plus compétitive pour les années à venir :

Selon le scénario ELEC-V de l’Alliance Nationale de Coordination de la Recherche pour l’Energie (ANCRE dont les membres fondateurs sont le CEA, le CNRS et l’IFP), relâcher la contrainte du nucléaire permet de réduire rapidement les émissions de CO2.

Le coût économique complet du parc nucléaire existant (incluant les travaux de rénovation, la gestion des déchets et la déconstruction du parc) est estimé par la Cour des comptes entre 56 et 62 euros par mégawattheure (€/MWh) sur la période 2011-2025. Ce prix est plus compétitif dans tous les cas, que les productions d’électricité thermiques à flamme (70 à 100 €/MWh) et renouvelables (85 à 285 €/MWh).

Il y a quelque chose de pourri au royaume du journalisme

Par Jean-Claude Artus et Michel Gay

Principe de précaution 

Pour conjurer la peur de l’avenir, quelques technocrates tourmentés n’ont su qu’inventer le fameux « principe de précaution ». Ce concept qui peut paraître séduisant dans un premier temps, est maintenant devenu un « principe » contraignant décliné de manière idiote dans tous les domaines et il conduit aux pires inepties. Tout au plus devrait-il être une méthode, mais en aucun cas un « principe » avec lequel notre société tisse la corde pour se pendre !

La peur du futur fait oublier les nombreux bénéfices du progrès que nos aïeux ont adoré. Aujourd’hui, le principe de précaution est trop souvent utilisé comme une arme contre la nouveauté.

Pour le public, il équivaut au risque « zéro », ce qui est insensé, et conduit à redouter le fruit de la recherche.

La lâcheté des politiques qui n’auraient, pour prendre des décisions, que les sondages d’opinion et des « apôtres de l’inquiétude » a dénaturé la part d’incertitude scientifique en un « principe de précaution » constitutionnel mal interprété puisque devenu synonyme de « risque zéro ».

Il est devenu le principe de l’inaction, y compris dans la recherche, notamment pour les organismes génétiquement modifiés (OGM) !

Ces nouveaux maîtres à penser se sont substitués aux religions.

Le projet de multirecyclage du plutonium dans les réacteurs actuels est une idiotie

 

A l’inverse du nucléaire durable, le multirecyclage du plutonium dans les réacteurs actuels à eau pressurisée (REP, EPR et EPR2) est une idiotie car ces réacteurs dits à « neutrons lents » (RNL), transforment le plutonium, matière fissile stratégique, en déchets tout en continuant de consommer la précieuse ressource uranium 235 (U235). Le bilan net est un gaspillage de ressource et une production accrue de déchets « pénibles » de haute activité à vie longue (HAVL).

Incompétence ou mensonge ?

Depuis l’arrêt du prototype de recherche Astrid en 2019 qui visait à développer un réacteur à neutrons rapides de 4ème génération (RNR), certains dirigeants de la filière nucléaire, notamment au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et à Orano (ex-Areva), présentent le multirecyclage en RNL (donc dans les REP et EPR actuels) comme une alternative au multirecyclage en RNR.

Or, cela est faux : le multirecyclage en RNL conduit à consommer toujours plus la ressource U235, menacée d’épuisement avant la fin de ce siècle, et à augmenter la production de déchets HAVL.

Combustible nucléaire au thorium : avenir ou délire ? 2 & 3

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

  • Atouts du thorium et aval du cycle
  • Non-prolifération et économie

Deuxième et troisième partie

Atouts du thorium et aval du cycle

Les atouts du thorium

Les atouts en faveur du cycle thorium sont notamment :

  • – la faible production de plutonium et d’actinides mineurs dans les combustibles à base de thorium,
  • – la capacité à « brûler » des excédents de plutonium dans les réacteurs thermiques via la mise en œuvre d’un cycle thorium–plutonium. De tels concepts peuvent être imaginés également dans des réacteurs innovants tels que les réacteurs à sels fondus (RSF), des systèmes pilotés par accélérateur (réacteurs appelés « hybrides »,
  • – la transmutation d’actinides mineurs,
  • – la possibilité de surgénération (facteur de conversion supérieur à un) avec un cycle du thorium utilisé dans certains réacteurs thermiques tels que le RSF qui est l’un des concepts retenus pour la quatrième génération de réacteurs.

Il y a actuellement un intérêt pour le thorium au sein de plusieurs institutions universitaires de recherche et développement, mais aussi de la part de certains industriels concepteurs de réacteurs et/ou vendeurs de combustible.

Au Japon, le réacteur HTTR pourrait être utilisé dans le futur avec du thorium (ainsi que HTR-10 en Chine).

 En outre, l’Inde envisage toujours le thorium comme combustible industriel pour une utilisation dans un avenir pas trop lointain.

Combustible nucléaire au thorium : avenir ou délire ?

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

en 3 parties :

  • Quel est l’intérêt du thorium ?
  • Atouts du thorium et aval du cycle
  • Non-prolifération et économie

Première partie

Quel est l’intérêt du thorium ?

Le thorium fut considéré dès le début du développement de l’énergie nucléaire comme un combustible potentiel pouvant éventuellement compléter, voire même se substituer, à l’uranium dont on craignait à l’origine la rareté.

Cependant, le thorium-232 naturel existant sur terre (Th-232), malgré ses qualités, ne peut pas constituer une véritable alternative à l’uranium comme combustible nucléaire car, contrairement à celui-ci, il ne possède pas naturellement d’isotope « fissile » par des neutrons lents. Il permet simplement d’en générer un, l’uranium 233 (U-233) dans un réacteur nucléaire.

Mais cet élément artificiel ainsi créé est en revanche un excellent isotope fissile pour les réacteurs « à neutrons lents » appelés aussi « thermiques ». Il est même meilleur que ceux utilisés aujourd’hui, l’uranium 235 (U-235) et le plutonium 239 (Pu-239), d’où l’intérêt potentiel du Th-232 en tant que noyau « fertile », c’est-à-dire capable d’être « fertilisé » par un neutron pour donner un noyau « fissile » comme les deux précédents (U-235 et Pu-239).

C’est la raison pour laquelle, le cycle au thorium a toujours fait l’objet d’études à travers le monde.

Toutefois, l’utilisation du thorium en réacteur présente des défis technologiques importants qu’il faudrait surmonter pour une mise en œuvre industrielle du cycle du combustible nucléaire au thorium.

L’hydrogène blanc est trouble !

Par Michel Gay

L’affaire de l’hydrogène dit « blanc », ou natif, ou naturel (qui ne résulte pas d’une transformation issue humaine du gaz ou de l’électrolyse), dont « regorgerait » la terre et qui serait « présent partout sur la planète » n’est pas clair du tout. Un relent d’idéologie pour promouvoir la « civilisation hydrogène » et de recherches acharnées de subventions planent sur sa promotion forcenée.

Un hydrogène presque arc-en-ciel…

Il y avait déjà l’hydrogène « gris » issu du gaz naturel dans l’industrie, puis l’hydrogène « vert » issu de l’électrolyse avec de l’électricité décarbonée.

Aujourd’hui l’hydrogène apparaît sous… 8 couleurs ! (Noir, gris, bleu, turquoise, rose, jaune, vert, blanc).

La couleur blanche définit l’hydrogène à l’état naturel se trouvant (rarement) dans des couches géologiques, et dont il n’existe actuellement aucune méthode durable pour exploiter économiquement ces gisements épars.

Plutonium, mon amour ! (3/3)

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

Troisième partie

Perspectives de développement

 

Les programmes mondiaux 

En dehors des programmes nationaux, il existe un cadre international de coopération en matière de développement de la R&D sur les RNR : le Forum international Génération IV (GIF) qui a été créé en 2001. Cet organisme rassemble aujourd’hui 13 pays, dont les principaux grands pays industriels, ainsi que Euratom. Cet organisme, mis en place en 2007 pour structurer et promouvoir le développement d’une énergie nucléaire durable, est chargé de superviser et de soutenir les travaux des pays membres de l’Union Européenne, notamment au travers de sa « plateforme technologique pour un nucléaire durable » SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform) dans laquelle la France est présente.

Nucléaire : pas de plutonium, pas de surgénération !

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

La surgénération nucléaire représentera nécessairement le socle de la production d’électricité et de chaleur vers la fin de ce siècle, et les siècles suivants, car le seul élément fissile naturel sur terre, l’uranium 235 (U235) sera devenu rare.

La surgénération consiste à créer de la matière fissile, essentiellement du plutonium, en quantité supérieure à celle consommée dans le réacteur en fonctionnement en utilisant 100 (!) fois mieux l’uranium naturel (Unat) qu’aujourd’hui, et en produisant moins de déchets radioactifs à vie longue (ceux qui restent radioactifs au-delà de 500 ans). Dans un réacteur nucléaire, ce plutonium est créé par réaction nucléaire (capture d’un neutron) sur l’uranium 238 (U238) contenu dans l’uranium naturel, dans une proportion de 99,3 % (l’U235 ne constitue donc que 0,7 % de l’uranium naturel).

Une prouesse incroyable !

Pour utiliser une image, il s’agit littéralement de fabriquer dans une voiture en circulation plus de carburant que celle-ci en consomme pour permettre ensuite d’alimenter d’autres véhicules, et le tout avec moins de déchets dangereux !

Plutonium, mon amour ! (2/3)

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

Deuxième partie

Le secret de la surgénération

Il s’agit de créer dans un réacteur nucléaire de la matière fissile, le Pu, en quantité supérieure à celle que l’on consomme en fonctionnement.

Autrement dit, il s’agit d’un véhicule dont le moteur fabrique plus de carburant qu’il en consomme en roulant !

Cette prouesse a même été mise en œuvre à une échelle industrielle.

En effet, le nombre moyen de neutrons émis par fission est significativement supérieur pour le Pu239 absorbant des neutrons rapides (2,33) que pour l’U235 absorbant des neutrons lents (2,07). 

Or, pour espérer produire plus de Pu que celui consommé, il faut dépasser nettement la valeur 2.

En effet, un neutron est absorbé dans un autre noyau fissile (afin d’entretenir une réaction en chaine), et un autre est absorbé dans le noyau fertile (U238) pour donner naissance à un nouveau noyau fissile (Pu239). Comme une fraction des neutrons issus des fissions est perdue par captures stériles, ou par des fuites à l’extérieur du cœur du réacteur, ce facteur de reproduction doit dépasser nettement la valeur 2, ce qu’offrent les fissions sur le Pu avec des neutrons rapides.

  1. Plutonium, mon amour ! 1
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