Route solaire : quel couscous !
Par Michel Gay
Notre ministère de l'écologie pédale dans la semoule.
Quel est l'intérêt de dépenser cinq millions d'euros d'argent public pour rouler pendant un kilomètre sur 2800 m2 de panneaux solaires posés sur une route[1] ?
Serait-ce moins cher que d’installer ces coûteux panneaux inutiles sur des toits et dans des champs ? Le mètre carré de panneau solaire « futuriste » sur route revient à près de... 1800 € ! Le futur radieux sous le soleil sera ruineux ou ne sera pas…
Le rendement est-il meilleur ? Les deux couches de revêtement "de nouvelle génération" ajoutées sur le dessus des panneaux pour résister à l'écrasement devraient diminuer leur capacité de production (déjà faible à l’horizontale et intermittente). Curieusement, personne ne semble s'en inquiéter. Sauf, et c'est paradoxal, la représentante d'une association de soutien à l'énergie solaire (Hespul) sur France-info le 22 décembre.
Notre ministre de l’environnement qualifie même cette prouesse technique réalisée en Normandie de "gap technologique". Quel exploit !
Mais qu'y a t-il donc dans la tête de nos brillants dirigeants politiques pour développer cette monumentale absurdité ? Des mauvaises langues disent qu'il y a un pois chiche...
Ségolène Royal a déclaré sur France Inter[2]. "Il y a à la fois des routes à faire et de l'énergie et ça prouve que la France peut être à l'avant garde". Pour investir dans des bêtises avant les autres ?
Elle a aussi ajouté : "Je suis sûre qu'un jour on pourra rouler sur une route solaire avec des voitures électriques qui se rechargeront en roulant sur la route solaire".
Notre sémillante ministre n’est plus à une « boulette » près.
Y aurait-il quelqu'un dans un ministère pour lui susurrer à l'oreille que le soleil est une énergie diffuse et intermittente ? Diffuse parce que chaque mètre carré restitue environ 100 watts à midi en été, quand il y a du soleil, (une voiture moyenne a besoin d'une puissance de 20 000 watts à 80 000 watts), et que ces panneaux fonctionnent à pleine puissance moins de 1500 heures par an (sur 8760 heures dans une année). Les voitures électriques ne vont pas rouler souvent.
Le même jour Madame Royal a indiqué que "Depuis le 1er janvier 2015 et la Cop21, la France a investi un milliard d'euros dans le photovoltaïque, représentant 6 000 emplois". Ce qui fait presque 170 000 euros de subventions publiques par emploi. Pourvu qu'ils soient durables[3]...
Pour faire un couscous, il faut au moins des pois chiches et de la semoule. Avec notre Ministre de l'écologie, les Français ont même droit à des boulettes. Un vrai couscous royal !
[1] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/22/01016-20161222ARTFIG00124-le-premier-kilometre-de-route-solaire-au-mondeinaugure-en-normandie.php
[2] http://www.boursier.com/actualites/economie/une-route-solaire-inauguree-en-normandie-34078.html?rss
[3] http://www.contrepoints.org/2014/08/25/178251-la-farce-tragique-des-emplois-verts