J’irai cracher sur vos renouvelables !
Par Michel Gay
« In cauda venenum » (Le venin est dans la queue)
Hors hydraulique, les énergies dites « renouvelables » intermittentes (EnRI), surtout celles fatales du vent et du soleil, vont ruiner l’économie de la France sans réduire les émissions de gaz à effet de serre.
En effet, elles émettent davantage de CO2 que le nucléaire et elles renchérissent le coût de l’électricité, affaiblissant ainsi l’industrie française avec l’appui de l’Allemagne. Cette dernière, malgré l’échec de son « energiewende », veut développer sa suprématie industrielle et commerciale en Europe afin de masquer ses choix énergétiques catastrophiques.
Une chance à saisir ?
Un eurodéputé (Pierre Larrouturou) et des militants écologistes ont déposé plainte le 16 juin 2021 devant la Cour de justice de la République (seule habilitée à juger les actes des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions) contre le premier ministre Jean Castex et quatre membres de son gouvernement (Barbara Pompili et Bruno Le Maire, ainsi que les ministres délégués aux Transports Jean-Baptiste Djebbari et au Logement Emmanuelle Wargon) pour inaction sur le climat.
Les extrémistes écologistes sont friands de ce type d’action en forme de « coup d’éclat » médiatique sans lendemain. Selon eux, les mesures prises sont toujours insuffisantes. Le « toujours plus » rythme leur ligne de conduite au risque de décrédibiliser l’écologie.
Mais cette fois, il se pourrait bien que cette plainte soit une chance à saisir pour les Français !
Les pronucléaires devraient examiner les termes de cette plainte. Il y a peut-être matière à se réjouir et à s’y associer pour souligner les aberrations de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) votée en août 2015.
En effet, les orientations de cette dernière visent à diminuer la part du nucléaire et à augmenter celle des éoliennes et des panneaux photovoltaïques (PV) soutenus par du gaz, et même du charbon en Allemagne. Cette loi est donc contraire à l’objectif visé de diminution des émissions de CO2 de la France.
Les gouvernements successifs agissent sans ligne de conduite à long terme et contre les intérêts de la France dans le domaine de la production d’énergie depuis plus de 10 ans. Ils ferment deux réacteurs nucléaires en parfait état (Fessenheim) et repoussent aux calendes grecques (après les élections ?) la mise en chantier de nouveaux réacteurs en France.
Cette attaque en justice pourrait révéler aux Français cette trahison des élites qui laissent fermer une centrale nucléaire pour tenir une promesse de campagne électorale du candidat à la présidentielle François Hollande cherchant alors à s’attacher le soutien des « verts ».
Ce marchandage électoral d’un bien public dénoncé en février 2020 par une plainte de l’Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN) ne serait-il pas un achat de suffrages en nature, ou de la concussion qui tombe sous le coup de la loi…pour les personnes exerçant une fonction publique ?
Climat et nucléaire
La plainte insiste sur « l'insuffisance » du projet de loi « Climat et résilience » adoptée en première lecture à l'Assemblée et ses « renoncements » par rapport aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Elle estime que « les ministres chargés d'organiser et de financer la lutte contre le dérèglement climatique sont complices de ce crime de l'humanité contre la vie ».
Pourquoi ces plaignants qui veulent « pousser les ministres à l'action » (comme par exemple construire davantage de réacteurs nucléaires ?) avant l'adoption définitive de la loi Climat, ne se sont-ils pas manifestés contre la fermeture des deux réacteurs nucléaires de Fessenheim ?
Il serait aussi bienvenu d’inscrire le nucléaire, qui émet moins de CO2 que les éoliennes et les PV, comme « énergie verte » dans la « taxonomie » européenne…
Ces militants écologistes soulignent que : « Avec cette menace, les politiciens réfléchiront peut-être à deux fois avant de prendre des décisions qui impactent la vie de millions de personnes ».
Comme par exemple celle d’imposer la destruction de réacteurs nucléaires en parfait état de fonctionnement ?
Ces plaignants « professionnels » savent qu’intenter une action en justice « est parmi les stratégies non violentes les plus efficaces, même si les démarches sont plutôt longues ».
Responsable mais pas coupable…
Le tribunal administratif de Paris avait reconnu le 3 février 2021 l'État « responsable » de manquements en matière de lutte contre le réchauffement. La fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en 2020 et sa volonté de réduire la part future du nucléaire faisaient-elles partie de ces « manquements » ?
Bientôt, des milliers d’éoliennes atteindront 20 ans de fonctionnement, l’âge de leur remplacement.
Que vont-elles devenir ?
Où sont les filières de recyclage de toutes ces pales en composite et fibre de verre qui sont aujourd’hui enfouies sous terre ?
Que faire des composants des millions de PV ?
Qui va payer cette gabegie ?
Quelle facture ces écologistes irresponsables laisseront-ils à nos enfants dont ils s’inquiètent parfois, surtout quand il s’agit de centrales nucléaires ?
Nos dirigeants politiques ne semblent pas avoir compris l’enjeu de la production d’énergie qui leur apparait comme un sujet secondaire.
Or, c'est le nerf de la guerre et de notre survie économique et industrielle, c’est là que tout se joue.
Tant que la France ne se sera pas écrasée sur le mur des coûts et des lois physiques, ces politiciens continueront à accélérer pour construire des éoliennes et autres PV !...
Cette immense et ruineuse mascarade de la « diversification » cessera peut-être bientôt par l’effondrement de ce château de cartes pipées. La réalité crue se chargera de révéler l’inanité de cette folle orientation énergétique fondée sur des EnRI qui ne peuvent pas satisfaire les besoins en électricité des Français, ni réduire les émissions de CO2.
Alors, quand l’échec de cette politique énergétique du vent et du soleil sera patent, j’irai cracher sur vos renouvelables, sur ces ruines d’éoliennes et autres panneaux photovoltaïques devenus inutiles et disséminés comme autant de reliques décrépies de la trahison des « élites politiques » qui avaient la charge de défendre l’intérêt général des Français.