Un projet de loi anti-gaspillage : pour le nucléaire aussi ?
Par Michel Gay
Les députés ont adopté le 10 décembre 2019 le projet de loi « antigaspillage » intitulé « lutte contre le gaspillage et économie circulaire » qui prévoit un indice de « durabilité » et de « réparabilité » qui inclura de nouveaux critères tels que la fiabilité et la robustesse du produit à compter de 2024.
Une loi antigaspillage
Dans ce projet de loi, l’article 2 « Indice de réparabilité des équipements électriques et électroniques » indique une « Pondération entre indice de réparabilité et indice de durabilité permettant de prendre en compte les différents aspects de la durée de vie des produits. Établissement par décret de la liste des produits et équipements pour lesquels doit être établi un indice de durabilité avant le 1er janvier 2024 ».
De plus, l’article 1er AA « Objectif stratégique global de réduction des déchets ménagers et des déchets d’activités économiques » fixe un objectif de « 5 % de réduction de la production de déchets provenant des activités économiques ».
Donc, c’est reconnaître une évidence : plus un produit dure longtemps et moins l’économie produit de déchets.
C’est aussi valable pour les déchets d’activité économique des équipements électriques et électroniques que constituent les centrales nucléaires !
Et la centrale électrique de Fessenheim ?
Mais les députés n'ont pas voté pour stopper l'énorme et scandaleux gaspillage que constitue le sacrifice de la centrale électrique de Fessenheim sur l’autel des compromis politiques et des achats d’électeurs.
Pourtant elle a fait la preuve, au cours du temps, d’un bon indice de « réparabilité ».
Les Américains ont déjà prolongé toutes leurs centrales du même type jusqu’à 60 ans et, le 5 décembre 2019, ils viennent de prolonger jusqu’à 80 ans deux réacteurs identiques à ceux de Fessenheim (qui n’a que 40 ans…).
Les Américains n’ont peut-être pas adopté de loi « antigaspillage », mais ils « luttent contre le gaspillage » de leurs « équipements électriques et électroniques » en les rénovant !
D’ici à 2024, quelqu’un pourrait-peut-être suggérer à nos chers députés d’inclure dans cette « liste des équipements » les centrales nucléaires, et notamment la centrale nucléaire de Fessenheim promise à la destruction anticipée en 2020 par idéologie politique ?
Ce serait un acte vertueux conforme à l’esprit de la loi qu’ils ont eux-mêmes votée, et aux vœux du Président Emmanuel Macron qui, le 12 décembre 2019, a soutenu le nucléaire à Bruxelles.