Le gouvernement infantilise sa communication
Par Michel Gay
Emmanuel Macron communique comme un incohérent directeur du marketing. Il dit tout et son contraire en paraissant toujours convaincu de ses propos. L’essentiel est de vendre ou de se vendre.
Il déclare par exemple le 14 janvier 2020 qu’il veut freiner l’essor des éoliennes mais, le 21 avril 2020, il laisse publier un programme gouvernemental pour les développer encore davantage.
Il déclare soutenir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique en décembre 2019 mais cette même programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de son gouvernement prévoit de réduire d’un tiers sa part dans la production d’électricité.
Certains pensent que dire tout et son contraire avec conviction, c’est ça la politique ! Vraiment ?
Communication et propagande
Cette communication aux allures de propagande est conduite par des cellules constituées de spécialistes en sciences comportementales.
Il en existe une « au sein de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) où sept chercheurs conseillent les ministères et le Service d'information (de propagande ?) du gouvernement (le SIG).
La communication politique est désormais pensée comme une publicité pour pousser « gentiment » la population dans la « bonne » direction que les propagandistes ont choisi à notre place pour diverses raisons (croyance, idéologie, intérêt personnel,…).
Certains sont même probablement convaincus qu’ils pensent dans l’intérêt général. C’est alors avec un « paternalisme bienveillant » (comme disent les théoriciens) qu’ils endorment et manipulent le peuple en utilisant des biais mentaux : c’est une science instrumentalisée au service d’une idéologie soutenant aveuglément les énergies renouvelables.
Démocratie participative…
Les conférences citoyennes et autres « consultations » de la prétendue démocratie participative ne sont rien d’autres qu’un écran de fumée savamment orchestré.
La population peut bien dire et écrire tout ce qu’elle veut si ça lui fait du bien mais tout est déjà écrit et fixé. Le politique consulte et fait semblant d’écouter le citoyen qui a l’impression d’être considéré et de pouvoir influencer les décisions en cours.
Ainsi, 60% des interventions de la dernière consultation publique sur le projet de PPE étaient opposés aux éoliennes. Mais qui se soucie au gouvernement de ces consultations et de l’opposition de nombreux députés et du Président des Hauts de France (Xavier Bertrand) contre ces mêmes éoliennes ?
Apprendre à décrypter cette communication cousue de fils blancs et d’indifférence est souvent facile en y prêtant attention. Mais on ne peut pas toujours rester vigilant… pour déceler toutes les déclarations faussement « paternalistes ».
Les Français ne sont pas prêts à se réconcilier avec les politiciens. Ils aimeraient certainement mieux que la communication gouvernementale se fasse d’adulte à adulte alors qu’elle les infantilise, sur l’énergie comme… sur la santé.