ALSTOM qui pleure, Fessenheim aussi
La Puissance publique s’émeut bruyamment du projet de fermeture de l’usine ALSTOM de construction de locomotives à Belfort. Dans le même temps, et dans la même région, elle s’apprête à arrêter la centrale nucléaire de Fessenheim pour une raison politique (plaire à un parti politique « allié »).
Le lion de Belfort va devoir rugir pour tenter d’effrayer les dirigeants d’ALSTOM qui ont pris la décision de développer le site de Reichshoffen, en Alsace, en y transférant les activités jusque là dévolues à Belfort.
Les ouvriers, techniciens et ingénieurs de ce site emblématique croyaient ingénument que leur savoir-faire, reconnu même outre-Atlantique, allait les protéger de cette calamité. Environ 400 emplois qualifiés seraient « délocalisés » sous deux ans à cause d’un carnet de commande sans perspective.
Les hommes politiques, pompiers-pyromanes puisque les difficultés viendraient de la faiblesse de la commande publique, s’opposent soudain avec éclat à la fermeture de ce site d’ALSTOM. L’Etat fait pourtant partie du conseil d’administration de ce Groupe industriel. Il est aussi tutelle de la SNCF, l’un de ses principaux clients.
Les cris d’orfraies des responsables politiques outrés de ces futurs licenciements et délocalisations, masqueraient presque leur volonté de procéder de manière identique avec 2000 autres emplois, à proximité, en fermant la centrale nucléaire de Fessenheim. Comme ceux d’ALSTOM, le personnel et les sous-traitants de Fessenheim possèdent des compétences remarquables. Cet outil productif fait aussi vivre la région et conserve sa pertinence technico-économique en toute sécurité.
Certains politiciens savent souvent dissoudre leurs contradictions dans l’idéologie, mais cette fois la ficelle dogmatique est vraiment grosse. Leur incohérence éclate au grand jour dans cette malheureuse affaire.
Le personnel de Fessenheim saura certainement dénoncer cette aberration avec vigueur en prenant l’opinion à témoin afin de confondre les inconséquents.