100 villes neutres en carbone d’ici 2030 : « yaka fokon » et les braves citoyens paieront !
Par Michel Gay
100 milliards d’euros à distribuer d’ici 2030 à des villes européennes pour devenir « neutres pour le climat » ! Et allons donc !
La foire aux subventions « tous azimuts »
La foire aux subventions juteuses continue. Les milliards d’euros européens qui semblent tombés du ciel mais qui sont directement prélevés dans la poche des contribuables continuent d’abreuver le marché honteux des malins qui se pressent pour récupérer cette manne issue des impôts et taxes prélevés sur tous les citoyens.
Soyons cyniques jusqu’au bout : il vaut mieux que ces milliards dilapidés reviennent partiellement en France plutôt que d’alimenter nos « chers » pays européens…
Sur 377 communes candidates pour recevoir une partie du pactole européen (rappel : payé par tous), 9 villes ou métropoles ont été sélectionnées par la Commission européenne (Lyon, Grenoble Alpes Métropole, Paris, Marseille, Angers Loire métropole, Dijon métropole, Bordeaux métropole, Dunkerque, et la métropole de Nantes). Toutes ces villes devront signer un « Climate City Contract » (une lettre au Père Noël d’intentions lénifiantes et d’objectifs) afin de contractualiser leurs engagements.
Mais que valent ces « engagements » ?
Y-a-t-il une obligation de résultat ou chacun fait comme il l’entend ?
Si l’objectif n’est pas atteint, les villes doivent-elles rembourser tout ou partie de cet argent public « dilapidé » ?
En retour, la commission européenne s'engagera à leur prodiguer « des conseils et une assistance (…) et à leurs accorder « des financement supplémentaires » par le biais du programme Horizon Europe (2022-2023) doté d'un budget de 360 millions d'euros.
Yaka Fokon…
Il n’y a qu’à (« yaka ») limiter l’industrie, le tourisme, nos déplacements, notre consommation, le chauffage…et il faut qu’on (« fokon ») diminue les émissions de carbone de 55% d’ici 2030 pour atteindre l’objectif du « Green Deal » fixé par la Commission européenne.
Ces limitations, de plus en plus imposées de force (par la loi), compliqueront la vie quotidienne des citadins qui devront se déplacer en agglomération. Elles constitueront un danger pour l’industrie et le commerce par ailleurs par les pouvoirs publics à se développer.
La Commission européenne prévoit des « échanges de bonnes pratiques » entre les villes et « un soutien pour faire participer les citoyens ».
Cette pseudo-participation est un écran de fumée puisque tout est décidé en amont sans l’avis des citoyens. Et ces derniers auront bien besoin d’un « soutien » (qu’ils paieront) : ils risquent de « participer » obligatoirement financièrement et physiquement plus qu’ils ne le souhaitent : l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Plus vert que moi tu meurs…
« En Europe, on estime qu'en 2050, près de 85% des Européens vivront dans des zones urbaines. C'est la raison pour laquelle l'urgence climatique actuelle doit être traitée dans les villes et par leurs citoyens » indique la Commission Européenne en préambule de ce programme.
« Nous sommes une grande ville dans une grande région industrielle, nous avons une responsabilité particulière », avait déclaré le maire de Lyon qui souhaite « en même temps » remettre l’industrie au cœur de la ville… Promettre tout et son contraire est un grand classique en politique, particulièrement ces cinq dernières années en France.
Plus fort encore, Grenoble a récemment inauguré son titre de « Capitale Verte Européenne », également décerné par la Commission Européenne.
Les deux métropoles d'Auvergne Rhône-Alpes (Lyon et Grenoble) se retrouvent ainsi au sein du même programme « vert » de la commission européenne sans que jamais personne ne mentionne nulle part la première place de cette région en Europe dans la production décarbonée… d’électricité nucléaire (22,4 % de l’électricité nucléaire française avec 4 sites de production) !
« En intégrant le programme des 100 Villes climatiquement neutres, la Ville de Lyon bénéficiera dès cette année de possibilités de financement dans le cadre de projets pilotes », indique la Ville dans un communiqué, sans préciser ce que recouvrent ces « projets pilotes » fièrement présentés.
D'après la Commission européenne ce programme permettrait de « présenter 100 villes européennes dans le cadre de leur transformation vers la neutralité climatique d'ici à 2030, et d'en faire des pôles d'expérimentation et d'innovation pour toutes les villes ».
Des exemples débiles à mettre en avant et à suivre en quelque sorte.
Une époque formidable
« On vit une époque formidable ! » écrivait l’humoriste Reiser. Les milliards d’euros d’investissements dans des moyens improductifs pleuvent comme par enchantement. Pour le moment, il vaut peut-être mieux en rire qu’en pleurer mais, à force d’idioties, viendra le temps de la décroissance (souhaitée par certains écologistes) où chacun se regardera benoitement en disant : l’Europe était prospère, comment avons-nous pu en arriver là ?
Sous couvert d’écologie pour « sauver la planète », la folle course en avant ravageuse de la Commission européenne continue dans le masochisme vert. Elle se gargarise de mots creux (« pôles d’expérimentation et d’innovation ») pour atteindre le nirvana de la « vertitude » qui finira en suicide collectif si personne ne se met en travers de son délire vert.